Histoire du sel
En 1720, les chanoines de la cathédrale de Vannes, en difficultés financières, décident de créer des marais salants à Séné, au bord de la rivière de Noyalo. A cette époque, le sel est une denrée essentielle, source de revenus importants. En 1721, Louis XV leur concèdent les terres demandées.
Les salines sont construites entre 1725 et 1742, avec l’aide de spécialistes de la presqu’île de Guérande, où l’industrie du sel est florissante depuis le 9e siècle. Ce sont les familles de Batz-sur-mer qui en assurent ensuite l’exploitation. D’autres marais salants se développent, aux 18e et au 19e siècles, ailleurs sur Séné (Boëde, anses du Morboul et de Mancel) mais ceux de l’est de la commune restent les plus importants, avec près de 170 hectares.
En 1791, les salines, propriétés du clergé, deviennent des biens nationaux et sont divisées pour être vendues à des particuliers. En 1805, Napoléon Ier rétablit l’impôt sur le sel, dont la Bretagne était jusqu’alors exemptée. Les douanes s’installent alors sur Séné pour surveiller la contrebande de sel.
Dans la seconde moitié du 19e siècle, l’activité commence à péricliter, à cause de la concurrence des salines du Midi et de l’Est de la France et de l’apparition d’une nouvelle technique de conservation: la boite de conserve. La Première Guerre mondiale marque la fin de la saliculture à Séné, bien que le dernier paludier cesse définitivement son activité en 1951.
En 1979, les salines à l’abandon sont rachetées par la SEPNB (Société pour l’Étude et la Protection de la Nature en Bretagne) et en 1996, elles deviennent la Réserve naturelle des marais de Séné.
En inactivité depuis 1951, on distingue encore les étiers (canaux) et les œillets (bassins).
Elle indique les différents marais salants sinagots : le long de la rivière de Noyalo de Kerbiscon à Kerarden, dans l’anse de Mancel, dans le chenal de Boëde et au Morboul.
Paludiers de Michotte photographiés vers 1875. Ils portent la tenue traditionnelle : chemise blanche et grand chapeau noir.
Assis sur un gros tas de sel, appelé “mulon”, à Dolan.