Les fêtes sinagotes
Les premières régates (courses de voiliers) de Vannes ont lieu en juillet 1854, dans la baie de l’Île-d’Arz. Bons en manœuvre et connaisseurs du Golfe du Morbihan, les pêcheurs de Séné y prennent tout de suite part. Une série leur est entièrement réservée, où l’on peut compter jusqu’à une cinquantaine de sinagots. Dans les années 1860-1870, ce sont Patern Le Divellec à bord du Jeune Marie-Vincente et Julien Jacob et son Vengeance qui se partagent les victoires.
Face à l’engouement du public devant le spectacle de cette flotte de voiles rouges, des régates dites d’essai sont bientôt organisées à la Pentecôte devant l’île de Boëdic. Elles sont remplacées en 1878 par les régates de Conleau, qui, par la proximité de Vannes, attirent de nombreux spectateurs.
Dans les années 1880, c’est le Souvenir de Patern Le Blohic qui enchaine les succès tandis que les années 1890 sonneront l’heure de gloire du Vengeur de Joseph Loiseau et du Richelieu de Jean Le Blohic. Femmes et enfants participent aussi aux courses, notamment les passeuses, aux coups de rame énergique.
A terre, les régates sont aussi l’occasion de fêtes populaires où l’on partage de grands repas, où l’on danse aux sons des couples de sonneurs, où l’on s’amuse sur les manèges, les mâts de cocagne et les jeux de boules.
La Seconde Guerre mondiale et, avec elle, la disparition de la voile au travail marquent toutefois le début du retrait progressif des sinagots de ces grands rassemblements. Aujourd’hui, la Semaine du Golfe, organisée tous les deux lors du weekend de l’Ascension, se veut un renouveau de ces grandes fêtes populaires où la foule se pressait pour voir passer les voiliers.
Sur cette carte postale, on voit la foule nombreuse rassemblée à l’extrémité de la pointe de Barrarac’h.
Les sinagots étaient nombreux à participer aux régates de Conleau.