Passages entre terre et mer
En 1770, M. Couillaud de la Pironnière souhaite, pour la première fois, transformer l’anse du Mancel en polder (terres gagnées sur la mer, endiguées et mises en valeur) mais se heurte au refus des habitants.
En 1830, Edouard Lorois fait l’acquisition des terres de l’anse et fait construire une digue entre la pointe du Bill et la presqu’île de la Villeneuve. L’anse est alors exploitée, d’une part, comme terres agricoles et, de l’autre, par des marais salants.
En 1901, la grande majorité des terres deviennent la propriété de M. Rohling, banquier hollandais. A partir de cette date et notamment durant la Première Guerre mondiale, la digue n’est plus entretenue et menace de rompre. En décembre 1925, une première tempête créé une brèche dans la digue et une partie des terres est inondée.
En 1928, un syndicat de propriétaires est créé et des travaux de réparations sont entrepris sur la digue. Avec l’absence répétée de M. et Mme Rohling auprès du syndicat, une bataille judiciaire voit le jour et se termine par la vente de leurs biens en 1934.
En mars 1937, une seconde tempête détruit de nouveau « le grand pont » et inonde l’ensemble des terrains jusqu’à Bilherbon. Le site est définitivement abandonné et redevient naturellement recouvert par les eaux à marée haute.
Aujourd’hui, il ne reste plus de la digue que le système de vannage situé à l’extrémité de l’îlot du Béchit à la Villeneuve et des pierres écroulées à la pointe du Bill.
Reliant la pointe du Bill à la presqu’île de la Villeneuve, elle faisait 200 m de long pour 15 à 20 m de large et 5 à 6 m de haut.
En bas, on voit la digue du Bill, construite une quinzaine d’années plus tôt. La partie est est occupée par des salines et la partie ouest par des terres agricoles, à proximité de la ferme de Bilherbon qui apparait pour la première fois sur une carte. Au centre, l’île de Mancel accueille une caserne de douaniers.
Suite à la tempête de 1925, les propriétaires se mobilisent pour réparer la digue.
A la pointe du Bill, les anciennes pierres de la digue sont encore présentes. En face, à la Villeneuve, le vanne est toujours bien visible.