Patrimoine naturel
De son nom scientifique Branta bernicla, la Bernache cravant est sans conteste un oiseau emblématique du golfe du Morbihan, site d’importance majeure pour cette petite oie, qui niche en Sibérie en presqu’île de Taïmyr, et passe l’hiver sur les côtes du sud-ouest de l’Europe, en Angleterre et en France pour l’essentiel. Premier site d’hivernage français jusqu’au début des années 1990, le golfe a depuis perdu de son importance.
La bernache est un herbivore strict tout au long de l’année. Lors de son arrivée, elle se concentre sur sa nourriture de prédilection, la zostère naine, petite plante qui pousse sur les vasières du golfe découvrant à marée basse. Les plus grands herbiers sont localisés en baie de Sarzeau, à Saint-Armel et à Séné. C’est là que l’on observe les plus grandes bandes au moment de l’arrivée en octobre et novembre, des milliers d’oies bruyantes. Le golfe peut alors accueillir jusqu’à 15 000 bernaches. Mais à cette saison, l’abondance des zostères diminue rapidement, résultat de la sénescence des feuilles, de l’arrachage par les vagues et de la consommation par les oiseaux. Les bernaches commencent par brouter les feuilles, puis consomment également les rhizomes. Mais à partir de décembre, la majorité des oiseaux quitte le golfe ou change de régime alimentaire, exploitant des ressources de moindre qualité ou des espaces moins paisibles.
En rivière de Noyalo et dans les marais de Séné, les grandes bandes de bernaches ne sont plus qu’un lointain souvenir, les effectifs ne dépassant pas le millier d’individus depuis 2010, et même 400 les derniers hivers. On note un premier pic en octobre et novembre sur les vasières de la rivière de Noyalo. Un second pic intervient en janvier et février. À ce moment, les bernaches sont plutôt dans les marais et les prés-salés de la réserve.