L’Aigrette garzette, oiseau bien réparti sur le littoral breton, n’a pas toujours été présente dans notre région. Limitée au bassin méditerranéen au début du 20e siècle, son aire de répartition a progressé régulièrement vers le nord au cours de celui-ci, à la faveur de l’adoucissement des hivers… et de la fin de la mode des chapeaux à plumes. Cet oiseau fut en effet longtemps chassé pour ses longues plumes nuptiales !
Son installation en Bretagne débuta dans les années 1950-1960, où elle demeura migratrice jusque dans les années 1980. Désormais présente toute l’année, l’Aigrette garzette niche au sein de colonies dans des arbres, appelées héronnières, où elle peut côtoyer d’autres espèces : Grand Cormoran, Héron cendré, Héron garde-bœufs…
Le paysage des marais de Séné, historiquement très ouvert, ne comporte pas de grands arbres sur lesquels de tels nichoirs auraient pu se constituer. Toutes ces espèces ne se reproduisent donc pas dans la Réserve naturelle, mais plutôt sur des îles du golfe. Aigrette garzette et Héron cendré utilisent marais, vasières et chenaux comme zone d’alimentation et sont particulièrement nombreux en juillet et août, époque à laquelle les oiseaux adultes et jeunes quittent les héronnières et se dispersent.
De son nom scientifique Egretta garzetta, elle fait partie des « grands échassiers », un groupe d’espèces présentant des caractères communs : de grandes pattes pour se déplacer dans l’eau, un long cou ainsi qu’un bec long et dur pour saisir ses proies.
