Patrimoine naturel
De son nom scientifique Himantopus himantopus, cet oiseau d’origine méridionale a niché pour la première fois en 1965 dans les marais de Séné qui ont constitué son seul site régulier de nidification en Bretagne jusqu’au début des années 1980. Depuis, il niche aussi dans d’autres marais du golfe du Morbihan et a également colonisé des sites en Finistère et en Ille-et-Vilaine.
Les premiers migrateurs arrivent à Séné vers le 20 mars de leurs quartiers d’hivernage, situés en péninsule ibérique et dans le nord et l’ouest de l’Afrique. Les plus forts effectifs sont notés en avril et mai dans les marais de Séné. Les dernières échasses sont observées début septembre.
L’échasse est strictement inféodée aux marais peu profonds (maximum 20 cm), parsemés de végétaux. Elle se nourrit d’invertébrés aquatiques qu’elle détecte à vue. Il s’agit de petits crustacés, punaises, coléoptères, mais aussi souvent de larves de moustiques. Elle fait partie des limicoles, petits échassiers appartenant à l’ordre des Charadriiformes et vivant sur la vase.
Les effectifs fréquentant les marais de Séné varient fortement selon les années, de 31 à 128 par exemple au cours des cinq dernières années. De même le nombre de couple a varié de 11 à 32 couples de 2011 à 2015. En fait, l’étude des échasses de Séné par le baguage a montré une très faible fidélité au lieu de naissance et de reproduction. Ce sont en quelque sorte des réfugiés climatiques, dont le bastion demeure les marais de la péninsule ibérique qu’elles abandonnent sous la contrainte les années sèches, pour tenter leur chance plus au nord.
Échasses et avocettes ont le même prélude ritualisé à l’accouplement, hérité d’un ancêtre commun. La femelle se fige, corps à l’horizontale ou basculé vers l’eau, tandis que le mâle réalise une toilette rituelle, de part et d’autre de sa compagne.
En 1993, c’est l’Échasse blanche qui est choisie pour apparaitre sur le blason de la ville car Séné représente la limite nord de sa migration.